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5 juin 2017 1 05 /06 /juin /2017 08:28

Ces temps-ci, il fait un peu chaud en Grande-Bretagne.

Londres est une capitale prisée par le tourisme, et par le djihadisme également, on dirait.

Tout ça parce que dans le livre saint, il est écrit qu’il faut faire la guerre aux hérétiques, tous ceux qui ne pensent, ne croient, et ne prient pas comme nous.

J’aimerais bien qu’on me montre, dans ce livre, où est-il marqué :

« Tu poseras des bombes là où il y a des enfants d’hérétiques pour provoquer la Terreur en mon nom et faire qu’ils se tournent vers Moi.

Tu tueras des vieux curés aimé de tous pour leur dire que j’ai raison.

Tu tueras ceux qui me dessine, car un dessin de moi vaut bien une vie humaine, si ce n’est plus. »

Et parce que comprendre n’est pas pardonner, je veux juste qu’on soit bien sûr, qu’il n’y ait pas d’erreur possible quand je vais te prendre dans mes bras ou t’en foutre une.

En fait, ce dont je me rends compte, c’est qu’on n’a pas affaire à des mecs qui croient désespérément en quelque chose, qu’ils veulent nous l’imposer et voient notre mode de vie comme une insulte. Des mecs qui pensent que leur religion est le seul mode de vie possible, qui ont lu le Coran à l’envers, parce que s’ils l’avaient tenu dans le bon sens, ils auraient lu qu’une religion ne s’impose pas, qu’on y vient par conviction et non par la force.

Je pense qu’il y a quelqu’un dans l’histoire qui a bien mieux menti que tout le monde. Menti à ces hommes en leur disant que la solution était dans les bombes ou les kalachs. Menti aux gens qui croient en des textes qui datent de 1400 ans. Menti en désignant des armées de faux coupables. Menti en laissant le mot « intellectuel » devenir une insulte.

Je pense qu’il faut détacher la question du religieux de la question du terrorisme.

On peut difficilement contredire quelqu’un dans sa foi, dans sa religion. Et le fait que ces hommes agissent au nom d’une religion, cela nous embrouille, à un certain point de vue. La religion, en ce cas, n’est qu’un passe-droit, un prétexte de la nuisance dicté par en-haut, mais elle n’a aucune réalité. On sait que les textes sont mal lus, mal interprétés, mal compris. Le djihad est la lutte que l’on mène par rapport à soi-même dans la voie de Dieu, pour soi-même et non contre les autres. On sait que cette motivation agressive est mensongère. Le point de départ n’est pas honnête, l’arrivée est une tromperie, et on se laisse embobiner par cela, comme par les crèmes anti-âge et les régimes minceur exprès. Ce n’est pas la question de la religion, c’est la question du manque de réflexion.

Et ce qui est questionnant, c’est la terrible publicité qui en est fait dans les médias. Bien sûr, il n’est pas question de minimiser l’agression subie, la peine des famille, l’attaque de notre civilisation, il ne faut pas passer cela à bas bruit. Mais il en est fait une publicité immonde, des reportages avec des gros plans sur les larmes, des gens interviewés à proximité des cadavres, des micros tendus à la douleur, à la peine, à la souffrance, à l’angoisse. Et ces mêmes micros se détournent des discours qui relèvent la tête, ou disant qu’on va s’en remettre, que cette terreur ne passera pas. Avez-vous déjà entendu à la télé des interviews de gens disant : « ça ne nous empêche pas de vivre ! » ?

 

Où est le discours de résistance qui démotivera les candidats, qui dira que tout cela est vain, que les bombes ne nous feront pas plier ? Où est la réflexion qui arrêtera de citer des centaines de fois les noms des auteurs, ce qui en fait des martyrs, ce qui en fait des stars, ce qui fait qu’on les retrouve dans les textes des chansons, ce qui fait que quand on parle d’eux, on sait de qui il s’agit. On connait plus le nom des assassins de Charlie que le dernier prix Nobel français. Où est cette pensée qui dira aussi à la Presse que ça suffit, les images sanglantes et floutées, l’omniprésence des plaintes, des analystes qui ont entendus dire que, de la culture de l’angoisse, l’angoisse, l’angoisse, parce que ça fait vendre. Bien sûr qu’il ne faut pas se taire, bien sûr qu’il ne faut pas détourner le regard, mais doit-il être rappelé à longueur de JT à quel point on pleure ? La propagande, ça va dans les deux sens, et les assassins regardent aussi la télé. Il serait bon qu’ils arrêtent d’y voir leurs exploits, et qu’ils n’y voient que leur vacuité.

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