20 juin 2019
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Alors oui, décloisonner.
Oui, sortir de l'asilaire pour ouvrir au monde.
Mais avant cela, il y a la volonté politique, et la demande des parents, et des promesses, peut être, qui n'ont pas vraiment écouté tout le monde.
Bien sûr, les parents veulent le mieux pour leur enfant.
Bien sûr, pouvoir dire qu'il va a l’école, c'est mieux que de devoir dire qu'il va "dans un centre"... parce que ça stigmatise, parce que ça veut dire que mon enfant n'est pas comme les autres, qu'il a un truc dans la tête qui ne va pas.
Oui, quelle douleur, que de devoir affronter cela.
Et bien sûr, on rêve de normalité, bien sûr, on rêve de "comme tout le monde". Et quand un projet dit que l'enfant va retrouver une place au sein de l'école, bien sûr, les parents sont ravis.
Et l'enfant là-dedans?
Et....... l'enfant....... là.... dedans ?
Si, de plein de points de vue, une avancée est nécessaire, je pose la question : pour cet enfant, pour cette personne là, que j'ai devant moi, quel est l'enjeu ?
Quel sens, à partir de SA vision du monde ?
Tout ceci me donne un sentiment de "c'est le mieux pour eux", mais c'est faux. La communauté de la classe, je ne suis pas sûr que ce soit ce qu'il y a de mieux pour les autistes. Ou pour les TDA/H. Ou pour les enfants issus de familles à très fort troubles sociaux.
Et encore une fois, comme toujours : où est le regard sur la psychopathologie ? Quel est le regard expert qui va préciser avec suffisamment d'acuité qui est la personne ici présente, et ce qui lui conviendrait, pour son mieux à elle ?
Qui aurait cette capacité de dire : il serait bien qu'il soit dans tel système ou dans telle prise en charge, mais pour lui, de son point de vue, s'il pouvait ainsi le formuler, il demanderait..... (Qui peut compléter cela?)
C'est ça qui manque pour le moment, la capacité d'écoute.
Parce que l'Ecole.. l'Ecole, l'Ecole... ce n'est pas parce que l'enfant fera comme tout le monde qu'il sera comme tout le monde. Ce n'est pas parce qu'on le mettra dans NOS moules qu'il y trouvera une place confortable.
Au final, ce n'est pas l'enfant qu'il faut inclure, mais c'est la société toute entière qu'il faut remettre sur les bancs de l’école de l'acceptation.
L'acceptation du fait que des personnes différentes puissent avoir des chemins différents. La société ne grandit pas en faisant entrer davantage de personnes dans son cercle, elle s'agrandit en faisant tomber les barrières qui séparent l'inclus de l'exclus, en disant "Toi aussi, qui est comme ça, tu fais partie de moi". Il n'est pas question d'ouvrir la porte pour que tu entres, il est question de déplier le auvent, pour que toi aussi, à ta manière, tu sois avec nous, même si tu ne peux pas entrer dans la maison.
Et l'inclusion, je n'ai pas l'impression que ce soit ça.